– « Un beau bâtiment comme on n’en construira plus jamais ! »
– « Superbe découverte ! Cette ancienne demeure de collectionneurs regorge de trésors. »
– « Un régal pour les yeux, une demeure qui a une âme, et qui se renouvelle avec ses expositions temporaires. »
– « Un des plus beaux endroits de Paris ! À voir et à revoir. »
Encensé par les visiteurs qui ne tarissent pas d’éloges à son sujet, le musée Jacquemart-André gagne à être connu. Bien plus qu’un simple musée, il s’agit d’un ancien hôtel particulier ayant appartenu à un couple de riches collectionneurs : Édouard André et Nélie Jacquemart.
Comme la villa Rothschild à Saint-Jean-Cap-Ferrat, il est géré par Culturespaces, opérateur privé dans la gestion de monuments et de centres d’art. Découvrons ce qui fait du musée Jacquemart-André un superbe lieu de culture à Paris.
Les protagonistes à qui l’on doit le musée Jacquemart-André
Lui, Édouard André
Né en 1833, Édouard André est le dernier descendant d’une richissime famille de négociants protestants français devenus banquiers.
Au 19e siècle, la banque André était aussi renommée que la banque Rothschild : elle a notamment été actrice de la création de la Banque de France et a contribué à financer l’État français.
Ancien officier de la garde impériale de Napoléon III, Édouard André est surtout un dandy hédoniste. Grand amateur d’art, il commence à collectionner les œuvres en 1860, l’année où Napoléon III confie au baron Haussmann l’ambitieuse mission de transformer radicalement Paris.
Elle, Nélie Jacquemart
Née en 1841 dans une famille modeste, Nélie Jacquemart a cependant la chance de bénéficier très tôt d’une éducation conforme aux exigences de la haute société. En effet, la châtelaine de Chaâlis, pour qui son père travaillait comme régisseur, la prend sous son aile. Elle l’initie aux bonnes manières et aux codes de l’aristocratie.
Nélie Jacquemart bénéficie également d’un enseignement artistique dans un atelier privé renommé : « l’atelier des femmes » créé par Léon Cogniet, éminent professeur de peinture à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il faut savoir qu’à l’époque (et jusqu’en 1897), les femmes n’avaient pas le droit de suivre l’enseignement de l’École des Beaux-Arts.
Elle se révèle particulièrement douée comme portraitiste mondaine et rencontre un franc succès. Rappelons que sous le Second Empire, il existe une véritable économie sociale du portrait : l’élite – aristocrates et grands bourgeois – se plaît à avoir une représentation d’elle-même en peinture.
Eux, un couple inattendu au bénéfice de l’art
Rien ne prédestine Nélie Jacquemart et Édouard André à se rencontrer, tant ils sont issus de mondes aux antipodes l’un de l’autre. Et pourtant, un simple portrait va tout changer !
Comme tout grand bourgeois qui se respecte, Édouard André commande, en 1872, son portrait à Nélie Jacquemart dont la réputation est déjà bien établie.
En 1881, un mariage de raison scelle le destin de ce couple uni avant tout par son amour pour l’art.
Les époux vont alors constituer une collection absolument magistrale d’œuvres d’art au sein de l’hôtel particulier qu’Édouard André avait fait construire bien avant sa rencontre avec Nélie… et qui deviendra plus tard le musée Jacquemart-André.
Musée Jacquemart-André : un joyau rare
Un hôtel particulier à la hauteur du rang d’Édouard André
En 1869, Édouard André désire se faire bâtir un hôtel particulier, apanage de la haute société du Second Empire, sur le boulevard Haussmann nouvellement créé, à proximité du parc Monceau.
Il fait appel à l’architecte Henri Parent, alors évincé de l’édification de l’opéra Garnier.
La demeure est inaugurée en 1876, au cours d’une réception somptueuse. Elle sera toutefois réaménagée après le mariage d’André et de Nélie, d’abord pour accueillir les collections de Nélie, puis les pièces ramenées des multiples voyages du couple.
Une entrée remarquable pour un effet cérémonial
Dans l’architecture définie par le baron Haussmann, toutes les façades des grandes avenues sont alignées pour accentuer les perspectives. Mais dans une volonté manifeste d’impressionner le Tout-Paris, la demeure d’Édouard André s’affranchit des règles en vigueur.
Elle est :
- édifiée en retrait du boulevard, créant une rupture visuelle qui attire l’attention ;
- élevée en surplomb de la rue. Ainsi, les calèches pénètrent dans l’hôtel particulier par une rampe d’accès extérieur sur le côté droit. Celle-ci conduit les invités jusqu’à l’entrée, située dans la cour en demi-cercle à l’arrière de la demeure. Et les véhicules quittent alors les lieux par une rampe symétrique donnant sur le côté gauche de l’hôtel.
Un haut lieu de réception à l’architecture impressionnante
À l’intérieur, une fois l’antichambre traversée, le grand salon subjugue par :
- ses dimensions impressionnantes ;
- sa forme semi-circulaire correspondant à la rotonde de la façade arrière ;
- la magnificence de sa décoration.
C’est dans cette pièce que le couple donnait des fêtes somptueuses, très prisées de la haute société parisienne.
Le saviez-vous ?
Les soirs de grandes réceptions, un ingénieux système hydraulique et des ouvertures dans le sol dissimulées par des boiseries, permettaient de faire disparaître les cloisons. Le grand salon, le salon des peintures et le salon de musique ne formaient alors plus qu’un seul et même espace… prêt à accueillir, dit-on, 1 000 invités !
Ces riches convives ne pouvaient qu’être impressionnés par l’escalier monumental à double révolution reposant sur des colonnes en marbre et orné d’une fresque de Giambattista Tiepolo. Son caractère majestueux est décuplé par :
- un jeu de miroirs le reflétant sur chaque mur ;
- un surprenant jardin d’hiver prenant place à son pied, où duchesses, baronnes et comtesses venaient bavarder.
Une valeur intérieure inestimable
Merveilles de raffinement, les pièces, aménagées autant pour le confort personnel du couple que pour valoriser les collections, témoignent du goût certain du couple pour :
- les arts décoratifs (tapisseries, mobilier Louis XV et Louis XVI, sculptures, porcelaines…) ;
- la peinture française du 18e siècle (Hubert Robert, Fragonard, Perronneau…) ;
- les écoles flamande et hollandaise (Van Dyck, Rembrandt, Ruysdael…) ;
- la Renaissance florentine et vénitienne (Botticelli, Le Pérugin, Paolo Uccello, Canaletto, Donatello…).
Au décès de son époux, Nélie Jacquemart poursuit l’œuvre commune. Sans héritiers, elle décidera de léguer l’hôtel particulier, ainsi que l’ensemble de ses collections, à l’Institut de France. La seule condition ? Qu’il devienne un musée.
C’est ainsi que le musée Jacquemart-André verra le jour en 1913, immortalisant la passion dévorante pour l’art de ce couple de collectionneurs hors du commun.
Aujourd’hui, il y flotte toujours un parfum de demeure habitée, transcendé par le caractère exceptionnel des collections présentées.
Les visiteurs y apprécient aussi la qualité des expositions temporaires. Par exemple, du 19 mai au 19 juillet 2021, ils pourront découvrir les harmonies colorées de Signac, peintre néo-impressionniste français.
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Sources : Culturespaces, parisinfo.com
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