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Comment le style haussmannien a métamorphosé Paris

Immeuble haussmannien, appartement haussmannien... Vous avez forcément déjà entendu ces termes évocateurs de biens prestigieux, parce qu’ils sont tout simplement LA référence en matière d’immobilier parisien, voire d’immobilier tout court.
Pourtant, rares sont ceux qui mesurent TOUT ce qui se cache derrière ce très désiré « style haussmannien »
Préparez-vous à être surpris, nous vous emmenons à la découverte d’un style architectural qui a révolutionné la morphologie de la Ville lumière ! Oui, rien que cela !
 

Le style haussmannien ou l’histoire de la spectaculaire métamorphose de Paris

 

Le Paris d’avant le baron Haussmann : un Paris qui suffoque

Impossible de comprendre ce fameux style haussmannien sans évoquer l’état de la capitale en 1850.
À cette époque, Paris est encore une ville moyenâgeuse ayant très peu évolué. La situation urbaine s’avère très préoccupante :

  • le centre est surpeuplé ;
  • les rues sont enchevêtrées, étroites, encombrées, voire dangereuses ;
  • le diagnostic d’insalubrité est sans appel (conditions d’hygiène déplorables, épidémie de choléra, absence d’égout et d’eau potable…) ;
  • la circulation est extrêmement difficile.

Napoléon III, alors au pouvoir, décide de transformer radicalement la capitale. Son leitmotiv : « tout doit circuler : l’air, les gens, l’argent. » Pour ce faire, le baron Georges-Eugène Haussmann, qu’il nomme préfet de la Seine en 1853, sera l’homme de la situation.
Associant leurs ambitions respectives, mais néanmoins complémentaires, ils vont donner corps à cette vision moderne de « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie ».

 

Sans le baron Haussmann, Paris ne serait pas Paris ! 

Allant bien au-delà d’un simple changement esthétique, Haussmann restructure totalement la ville. Son projet urbanistique repose sur le principe suivant : tracer des voies larges et rectilignes sur d’importantes distances pour désengorger la capitale et faciliter les flux. En sous-sol, le long de ces percées, se cache un système innovant d’alimentation en eau potable, ainsi qu’un réseau d’égout.

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Pour mesurer l’ampleur titanesque du chantier que le baron visionnaire va orchestrer avec toute la poigne et la détermination nécessaires, il faut savoir qu’en seulement 17 ans (de 1853 à 1870) :

  • environ 70 voies nouvelles sont percées ;
  • de nombreux ponts sont bâtis ou entièrement reconstruits pour être élargis ;
  • plus de 30 000 immeubles sont édifiés ;
  • plus de 500 km d’égouts sont creusés ;
  • quelque 1 800 ha d’espaces verts sont créés, dont une vingtaine de squares, 3 parcs (le parc des Buttes-Chaumont, les parcs Monceau et Montsouris), le bois de Vincennes et le bois de Boulogne.

Haussmann n’hésite pas à démolir des quartiers entiers et à expulser les indigents (en profitant d’une loi d’expropriation). Il réussit également à mobiliser des capitaux d’un montant faramineux pour parvenir à ses fins.

pont haussmannien

 

Les codes de l’architecture haussmannienne

En plus de remodeler complètement l’image de Paris, le baron Haussmann impose aux immeubles privés un langage strict.

 

Le style haussmannien à l’échelle de la ville 

Le modèle de la ville imaginé par Haussmann est un urbanisme de grandes percées, dont l’ordonnancement géométrique favorise une remarquable accessibilité.

Chaque percée s’ouvre généralement sur un monument phare, situé aux intersections de ces nouvelles artères : église, opéra, gare…
Les gares qu’Haussmann fait construire sont des points stratégiques de la capitale. Elles permettent de faire entrer facilement les produits destinés à la vente dans les Grands Magasins (Au Bon Marché, Le Printemps…), symboles du nouveau monde en train d’éclore.

Haussmann fait aussi créer un mobilier urbain parfaitement homogène dans l’espace public :

  • les kiosques à journaux ;
  • les bancs ;
  • les candélabres ;
  • les grilles de protection à la base des arbres ;
  • les corbeilles à ordures ;
  • les chalets d’aisance…

Tous ces éléments sont réalisés en série, et implantés avec une régularité participant à cette impression d’ordre voulue par le baron.

galeries Lafayette

Galeries Lafayette

 

Le style haussmannien à l’échelle d’une percée

À l’impressionnante largeur des percées répondent la monumentalisation et l’ordonnancement des immeubles.

Les immeubles sont mitoyens et semblent dialoguer les uns avec les autres. Ces séries d’immeubles, aux façades, balcons, entablements et corniches parfaitement alignés, sont conçues pour mettre en valeur la perspective de l’avenue.

Cette forme d’unicité des façades, sans rupture visuelle, participe à l’élégance distinguée du style haussmannien.

Le saviez-vous ?
Dans l’architecture haussmannienne, les bâtiments situés à l’angle des rues sont en forme de fer à repasser.

angle immeuble haussmannien

 

Le style haussmannien à l’échelle d’un immeuble 

Un immeuble haussmannien est reconnaissable entre tous !

 

Les matériaux utilisés

Ce sont systématiquement les mêmes, toujours dans cette optique d’homogénéisation :

  • la façade est en pierre de taille ;
  • les toitures à la Mansart sont en zinc ou en ardoise de couleur anthracite ;
  • la porte d’entrée est en bois.

Le saviez-vous ?
Les lignes de refends ou joints creux (striures horizontales), au rez-de-chaussée et au 1er étage, sont un détail caractéristique des immeubles haussmanniens. 
 

La gradation sociale verticale de l’immeuble haussmannien

Doté de dimensions proportionnelles à la largeur de l’avenue, l’immeuble haussmannien est initialement composé de la façon suivante :

  • le rez-de-chaussée et le 1er étage, appelé entresol, sont destinés aux commerces ;
  • le 2e étage, avec son balcon filant et sa grande hauteur sous plafond, est l’étage des nobles ;
  • dans les étages supérieurs, plus on monte, plus la richesse des foyers diminue ;
  • les combles accueillent des chambres de bonnes où logent les domestiques. 

architecture haussmanienne Paris

Plus tard, l’arrivée de l’ascenseur redonnera de la valeur aux étages supérieurs.

150 ans après sa genèse, le style haussmannien n’a rien perdu de son cachet. Le baron visionnaire a réussi son Paris.

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Crédit photos article dans l’ordre d’apparition : Brian Kinney, Jérôme Labouyrie, Agcreativelab, Kovalenkovpetr, Eyetronic
Crédit photos diaporama dans l’ordre d’apparition : Beboy, SmallWorldProduction, Adisa, Kovalenkovpetr, P.E Faivre

Sources : arte.tv/karambolage, franceculture.fr, parisenigmes.com, fondarch.lu

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