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Réservoir de Montsouris : la cathédrale d’eau souterraine de Paris

Qui imaginerait que là, sous le sol du 14e arrondissement de la capitale, oui, presque sous les pieds des badauds flânant au parc Montsouris, se cache une petite merveille architecturale ? Et pourtant… Le réservoir de Montsouris est un véritable trésor du patrimoine hydraulique parisien.
Partons à la découverte de ce lieu aussi insolite que méconnu !

 

Réservoir de Montsouris : tout commence au 19e siècle 

 

Le réservoir de Montsouris a été conçu, à la demande du baron Haussmann, par Eugène Belgrand, ingénieur hydrologue français. Les Parisiens lui doivent tout le système d’alimentation en eau de la ville, ainsi que la création du réseau d’égouts.

 

Une histoire d’eau qui coule de source…

 

Mis en service en 1874 après 5 ans de travaux, le réservoir de Montsouris recueille les eaux :

  • du Vanne à partir de 1874 (qui n’est plus utilisé aujourd’hui) ;
  • du Loing et du Lunain à partir de 1900 ;
  • de la Voulzie à partir de 1925.

C’est incroyable, mais pourtant bien réel : ces eaux sont captées à leur source éloignée de plus de 100 km, et acheminées jusqu’à Paris grâce à des aqueducs.

 

Génie et ingéniosité hydraulique

 

Hydrologue, mais également hydrographe, Eugène Belgrand réussit un formidable tour de force. Pour acheminer l’eau de source sur 100 à 150 km, aucune énergie n’est nécessaire ! Sur tout le tracé imaginé par l’ingénieur, l’eau circule par gravité, c’est-à-dire naturellement : quelques centimètres de dénivelé créent une pente suffisante pour permettre à l’eau de s’écouler.

 

Le réservoir de Montsouris, un ouvrage exceptionnel !

 

Le réservoir de Montsouris est un édifice d’autant plus remarquable qu’il est essentiellement souterrain.

 

Les lanternons, seules parties visibles du réservoir de Montsouris

 

lanternon réservoir de MontsourisAprès son long voyage à l’abri de la lumière et des contaminations, l’eau jaillit depuis les tulipes (canalisations verticales) dans les lanternons, parties émergées du réservoir de Montsouris et typiques du Second Empire. 

Leur plafond remarquable, en carreaux de céramique, est l’œuvre de la manufacture parisienne « Janin Frères et Guérineau ».
En plus du nom des sources ayant alimenté le réservoir de Montsouris y figurent les armoiries de la capitale : un bateau faisant référence à la corporation des Nautes, qui étaient les marchands de la Seine, accompagné de la fameuse devise « Fluctuat nec Mergitur ». Elle signifie « Il est battu par les flots, mais ne sombre jamais », et souligne le caractère indestructible de Paris.

Une fois dans le lanternon, l’eau est dirigée vers l’un des 4 compartiments composant le réservoir de Montsouris.

 

Plongée au cœur de la cathédrale d’eau souterraine

 

C’est là, plusieurs mètres sous terre, que se cache l’inestimable trésor :
la cathédrale de l’or bleu contenant quelque 200 000 m3 d’eau potable !

Elle est composée de 4 compartiments de 254 m de long sur 127 m de large, qui préservent l’eau à une température de 12 °C :

  • les 2 compartiments du dessus, dotés de 4 m de hauteur sous voûte, ont chacun une capacité de 38 500 m3.
  • les 2 compartiments du dessous, de 7 m de hauteur sous voûte, disposent chacun, pour leur part, d’une capacité de 63 000 m3.

réservoir de Montsouris cathédrale d'eau souterraine ParisCe sont les compartiments inférieurs qui ont valu au réservoir de Montsouris son surnom de cathédrale de l’eau. Il faut dire qu’avec leurs galeries voûtées et leurs 1 800 piliers de pierre destinés à soutenir le poids des compartiments supérieurs, on se croirait vraiment dans une cathédrale souterraine !

L’eau, d’un bleu lagon limpide, ajoute à la vision spectaculaire un côté presque surréaliste.

 

Des sentinelles originales pour veiller à la qualité de l’eau !

 

Impossible de quitter le réservoir de Montsouris sans évoquer ses anciennes gardiennes, chargées de « contrôler » en permanence la qualité de l’eau…

Jusqu’en 1996, à l’entrée des compartiments, des truites placées dans des aquariums, appelés truitomètres, étaient utilisées pour détecter toute dégradation de la qualité de l’eau.

Au moindre signe de défaillance de ces poissons, extrêmement sensibles aux pollutions, l’eau était jugée impropre à la consommation, et rejetée directement à l’égout.

Désormais, les laboratoires ont pris la relève et veillent au grain grâce à des analyses.

Près de 150 ans après sa mise en service, Eau de Paris (société qui assure le service public de l’eau) utilise toujours le réservoir de Montsouris pour stocker l’eau potable avant sa distribution dans les foyers parisiens. C’est dire la qualité de cette œuvre architecturale et sa valeur patrimoniale !

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Crédit photos article : François Grunberg / Ville de Paris, sauf photo lanternon : Augustine Chang
Crédit photos diaporama :  François Grunberg / Ville de Paris

Sources : paris.fr, eaudeparis.fr

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