Au nord de Nice, la colline de Cimiez est un quartier résidentiel chargé d’histoire où villas et palaces Belle Époque côtoient oppidum, arènes et thermes romains, ainsi que le monastère de Cimiez. Construit au IXème siècle par des moines bénédictins, celui-ci devient, en 1546, le lieu de vie des moines franciscains qui l’agrandissent d’un cloître et d’un verger-potager.
Le monastère a été classé monument historique en 1993, le jardin et le cimetière en 1994.
L’église Notre-Dame-de-l’Assomption : un bijou d’art
Dans de chaleureuses nuances ocre et terracotta, la façade néogothique de l’église du monastère de Cimiez, réalisée au XIXème siècle, se distingue par son atypisme avec :
- son balcon sculpté surplombant un porche au sol tapissé de galets,
- ses clochetons portant les bras croisés du Christ et de François, symbole des lieux franciscains,
- ses détails ciselés.
À l’intérieur, d’exceptionnelles peintures sous la voûte forcent l’admiration. Un retable en bois sculpté, doré à la feuille, et 3 toiles majeures du peintre primitif niçois Louis Bréa décorent également l’église.
Le jardin : petit paradis fleuri
Ancien verger-potager des moines, le jardin contigu au monastère a été acquis par la ville de Nice en 1927. Ce lieu de promenade romantique séduit par :
- son puits central et ses bassins,
- ses calades de galets,
- ses parterres colorés,
- sa débauche d’orangers, de citronniers et de mandariniers,
- ses pergolas couvertes de rosiers qui, au printemps, exhalent leur parfum.
Ce jardin d’inspiration italienne si photogénique est souvent choisi comme cadre pour des photos de mariage.
Le saviez-vous ?
Lorsque les moines arrachaient différentes pousses afin d’éclaircir les plantations, ils les mélangeaient pour les donner aux pauvres. C’est ainsi que fut inventée la salade mesclun.
Le cimetière : témoin de la culture niçoise
Le cimetière du monastère n’a été créé qu’au début du XIXème siècle. Il révèle tout un pan de l’identité locale : les anciennes grandes familles patriciennes et les bourgeois fortunés de la ville y sont enterrés.
Ce lieu de recueillement témoigne aussi de l’importance de Nice comme ville d’art. Y sont inhumées des personnalités, telles que :
- Raoul Dufy. Surnommé « peintre de la joie », ce coloriste hors pair avait fait de la Méditerranée l’une de ses muses.
- Henri Matisse. Chef de file du fauvisme, ce peintre français, tombé sous le charme de la lumière de la Côte d’Azur, séjourna longuement à Nice. Il occupa notamment un appartement-atelier à l’ancien Excelsior Régina Palace sur la colline de Cimiez.
Le musée Matisse, également situé à Cimiez, retrace son parcours artistique. - Hercule Trachel. On doit à ce peintre apprécié pour ses paysages romantiques de la Côte d’Azur certains décors muraux du monastère.
- Roger Martin du Gard. Lauréat du prix Nobel de littérature en 1937.
Musée à ciel ouvert, le cimetière offre une belle vue sur l’est de Nice et le mont Boron.
Crédit photo : VDN / OTMNCA