Ouverte au public le 19 avril 1846 par la Compagnie des chemins de fer du Nord en tant qu’embarcadère de la ligne de Paris-Nord à Lille, la gare constitue aujourd’hui un carrefour majeur de la capitale.
Pourtant, à sa création, elle ne fait l’objet d’aucun émoi particulier ; certains diront même qu’elle nait dans l’indifférence générale du grand public. Elle est pourtant à l’époque la deuxième gare parisienne après Saint-Lazare.
Ouverte sur 12 000 m2 à l’origine, elle ne dessert alors que deux voies : l’une pour les arrivées, et l’autre pour les départs. Une très faible capacité qui fait que très vite, la gare est débordée : l’agrandir ne suffira pas, il faut en changer. C’est ainsi qu’après trois ans de travaux, elle renaît de ses cendres le 19 avril 1864.
Repensée par Jacques-Ignace Hittorff, l’architecte de la Ville et du Gouvernement, dans sa nouvelle version, elle s’étend sur 36 000 m2 et compte désormais huit voies principales. Sa façade monumentale de 180 m d’architecture néo-classique bâtie en pierre de taille est élevée comme un décor de théâtre. Un décor sur lequel trône aussi une emblématique horloge, toujours visible aujourd’hui au milieu de la verrière centrale. Avec ses 700 000 voyageurs par jour, soit 200 millions chaque année, la gare du Nord est la première gare européenne et dessert quatre pays : la Grande-Bretagne, la Belgique, les Pays-Bas, et l’Allemagne.
En outre, on y dénombre 110 commerces tandis que 3000 personnes y travaillent chaque jour. Ornée de 23 statues sculptées sur place par 13 artistes renommés dont 12 grand prix de Rome choisis par la Compagnie du Nord, il n’est pas rare d’y voir juste devant des admirateurs d’architecture monumentale. Depuis le 15 janvier 1975, elle fait d’ailleurs l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques.