Rencontre avec Françoise Gentilhomme, architecte en charge du projet Montevecchio, à Rueil-Malmaison.
Architecte associée au cabinet parisien Bouvier et Associés, Françoise Gentilhomme travaille sur le projet Montevecchio, à Rueil-Malmaison. Un ensemble qui comporte 174 logements (dont 53 dédiés au logement social) et qui s’inscrit dans la démarche de la Ville de mettre en place un éco-quartier, celui de l’Arsenal.
L’architecte nous en dit plus sur les traits de ce projet mené à bien avec Verrecchia :
Quelles ont été vos inspirations pour Montevecchio ?
Françoise Gentilhomme : Nous avons voulu créer une architecture cohérente, d’une grande exigence environnementale qui prolonge et qualifie les intentions urbaines de l’éco-quartier de l’Arsenal.
Le bâtiment se veut contemporain sans trop l’être non plus : on marque les angles, les séquences, avec de grandes verrières pour avoir des volumes hauts contrastant avec des volumes bas. L’alternance de ces différentes séquences permet de marquer l’identité du bâtiment vis-à-vis de l’espace public. On y trouve aussi, à l’angle de la Voie nouvelle et de la rue du Plateau, un volume avec des balcons arrondis, ce qui est un peu la marque de fabrique de Verrecchia.
Quels ont été les avantages et les contraintes à travailler avec de la pierre de taille ?
F.G. : Nous n’avons pas ressenti de contraintes particulières. Le défi a été toutefois de mettre cette pierre en valeur, ce que l’on a réussi à faire en la plaçant là où on la voit : sur les volumes les plus saillants, les plus visibles, en jouant sur le contraste avec d’autres matériaux… En l’utilisant, par exemple, en sous-bassement, de sorte à ce que le rez-de-chaussée et le premier étage soient à portée de regard du piéton.
Est-il difficile de mêler architecture et contraintes « nouvelles » pour les bâtiments (économies d’énergie, adaptation aux nouvelles technologies…) ?
F.G. : C’est tout à fait possible sans que cela n’influe trop sur les choix de base. Dans notre démarche initiale, de toute manière, nous souhaitons orienter correctement les logements, développer le plus possible l’ouverture sur l’extérieur, avoir des prolongements extérieurs…
Verrecchia s’oriente vers la pierre massive, qui est un éco-matériau. Le reste est affaire de travail artisanal -mettre la bonne épaisseur d’isolant, voir comment on régule la taille des ouvrants…-.
La démarche de base est architecturale et tournée vers le bon usage du bâtiment. On affine tout cela en tenant compte, de toute façon, des objectifs des études thermiques.
Qu’est-ce qui, justement, est le plus important à définir lorsqu’on construit un bâtiment ?
F.G. : L’idée générale. Ce parti de base qui ne va pas forcément naître de suite mais qui correspond à des volontés précises : libérer l’intérieur d’une parcelle avec un grand espace paysager, avoir des transparences…
Cette somme d’objectifs va venir, à un moment donné, se cristalliser dans une idée générale ou une image, qui vont devenir un objet.
Comment l’urbanisme peut-il s’adapter à l’évolution de nos modes de vie ?
F.G. : La différence entre les espaces intérieurs des îlots et l’espace public n’est plus aussi tranchée qu’auparavant. On a besoin, aujourd’hui, de davantage de transparence, d’endroits un peu mixtes où l’on a aussi bien de la circulation douce que des espaces paysagers.
Pour être en phase avec l’évolution des modes de vie, on a aussi besoin d’orientation sur tout ce qui touche au respect de certains objectifs en termes de qualité thermique, d’utilisation des matériaux…
A quoi l’architecte pense-t-il d’abord : à l’esthétique ou à l’ergonomie de son bâtiment ?
F.G. : Fatalement, un peu les deux. L’ergonomie gouverne tout car si rien ne fonctionne… Le parti-pris esthétique est aussi très important en fonction de ce que l’on souhaite -des transparences, des identités propres à chaque bâtiment…-.
Comment l’architecte peut-il contribuer à favoriser la mixité sociale en ville ?
F.G. : Il n’a pas le pouvoir d’établir la programmation dans la ville, mais il peut trouver des espaces communs qui permettent cette mixité.
Le projet Montevecchio est un ensemble avec différentes composantes sociales, avec un espace ouvert entre les deux et des jardins partagés qui permettent de penser que vont s’y passer des choses qui rassemblent, que va s’y développer un point d’animation où tout le monde pourra venir échanger.
Il n’y a d’ailleurs pas non plus de différence dans la qualité de la conception entre bâtiments destinés à l’accession et au logement social. La démarche qualité est identique de sorte à ce que l’ensemble des bâtiments forme un tout homogène.
A quoi ressemblera le bâtiment de demain ?
F.G. : Il sera plus évolutif que ce que l’on connaît aujourd’hui, avec des espaces servant à différentes fonctions ou des logements que l’on pourra moduler…
On parle beaucoup actuellement d’espaces communs, type coworking. C’est cette fluidité ou la polyvalence de certains éléments qui permettront de ne pas être complètement figés dans des espaces immuables.
Il y aussi cette entrée du végétal dans la ville qui va encore de développer, parce qu’elle correspond à une réelle demande et à des objectifs. L’immatériel aussi va évoluer, avec de plus en plus d’éléments connectés, qui permettront d’optimiser aussi bien la gestion et l’économie de maintenance que la consommation d’énergie.
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